STATUE-MENHIR DE FONTCOUVERTE (BARON)
Dans le groupe des statues anthropo-morphes des Garrigues (Euzet, Collorgues, Bragassargues, Fontcouverte) la face est réduite à un relief caractéristique en forme de T (sourcils et nez). Les bras sont représentés ou non, de même que les côtés. Certaines statues sont féminisées par l'adjonction de seins. D'autres portent des sortes de crosses ou des objets qui évoquent des contacts et influences.
Plusieurs stèles languedociennes ont été découvertes sur des sites d'habitat. Quelques autres dans des sépultures collectives de types divers. Celle de Font couverte a été découverte en 1974 dans un champ à proximité d'une source.
Ces étranges divinités au regard fixe, dénuées d'expression, ont certes été faites par l'homme néolithique à son image, en ce sens que ce sont bien des dieux et des déesses anthropo-morphes, mais ces dieux sont muets et sourds, dépourvus de bouche et d'oreilles, et il ne s'agit pas de divinités familières et bénignes. Par leur schématisme, leur caractère stéréotypé, leur manque de réalisme anatomique, ils se distinguent fondamentalement de cette humanité qui les a créés et voulus à la fois proches et différents. C'est un dieu qui voit très bien ce qui se passe, mais qui n'a pas d'oreille pour entendre, ni de bouche pour parler. Il a cependant des bras et des mains pour agir.
Le support de la sculpture est une grande dalle quadrangulaire à base et à sommet arrondi dont la face et les flancs sont soigneusement régularisés.
Cette statue était dans un état remarquable lors de sa mise à jour. On reconnait facilement les quatre motifs : Au sommet, le visage en "T" est muni des yeux de part et d'autre de l'arc nasal. Les avant-bras tendus se terminent par des doigts. Ces mains rudimentaires soutiennent un objet de type languedocien. Sur la poitrine se voit un élément double constitué de deux rectangles accolés. Les flancs sont lisses.
Curieusement les doigts de la main sont représentés : quatre doigts à Fontcouverte et six doigts au Colombier (Euzet).
Paul Carayon qui habitait Nîmes et venait occasionnellement à Fontcouverte en fin de semaine signala l'existence de cette statue aux services archéologiques du département dès son retour dans la capitale gardoise. La statue fut par la suite transportée pour être dupliquée. De profil et sous une lumière rasante il est plus facile de distinguer les quatre motifs. Sa copie en résine se trouve au Museum d'histoire naturelle de Nîmes en compagnie d'autres stèles gardoises. Plus tard la statue-menhir fut rapportée à Fontcouverte et dressée dans la cour de la Bégude et de la Forge. Le transport laissa quelques traces, mais globalement ses caractéristiques d'origine ont été conservées. Il existe d'autres copies en résine exposées dans d'autres lieux: Par exemple sur l'aire de repos de Caissargues (Autoroute A54).